Un projet participatif, volontariste, ancré dans la réalité, tourné vers l’avenir…et souple
Le Collège estime que la révision en profondeur du SDER intègre judicieusement les défis démographique, climatique, énergétique, de compétitivité, de cohésion sociale et de mobilité, et s’appuie sur une large consultation des acteurs. Le nouveau SDER propose des objectifs ambitieux et chiffrés (logement, économie, transport et patrimoine) à l’horizon 2040. Il est pertinent d’oser avoir un projet ancré dans la réalité et tourné vers l’avenir.
Il est appréciable que le projet de SDER révisé - tout en restant un document d’orientation indiquant explicitement et sans aucune ambiguïté la vision volontariste que se donne le Gouvernement - apporte des nuances dans la sémantique, de manière à donner de la souplesse nécessaire dans l’interprétation. De grandes marges d’appropriation sont laissées aux Communes (A l’échelle de chaque commune, les schémas communaux pourront préciser les modalités de mise en œuvre des diverses stratégies prioritaires : accueil préférentiel des nouveaux logements, localisation préférentielle des services et des équipements de base, structuration des réseaux de transports collectifs et des réseaux de mobilité douce,…)
In fine, le SDER devrait conduire à une diminution des charges financières et à des avancées au bénéfice des citoyens et des communes (lutte contre la dispersion de l’urbanisation, services et emplois facilement accessibles…)
Outre le fait que le projet de SDER permettra à la Commune de renforcer la cohérence de son développement avec les communes voisines et avec la Région, nous estimons que le SDER ouvre des perspectives environnementales heureuses et très attendues et donne d’intéressantes orientations en matière d’aménagement du territoire afin de contribuer à la réalisation des objectifs sociétaux. Le SDER facilitera la motivation des décisions en aménagement du territoire, et en particulier en matière de délivrance de permis d’urbanisme. Les innovations majeures apportées par le projet devraient permettre des avancées notables, en particulier dans la politique de renforcement des centralités. Les « territoires centraux » verront ainsi se concentrer à l’avenir résidence, équipements et services.
Le SDER constitue un document ambitieux, notamment en matière d’articulation villes-campagnes et de ruralité, notamment en ce qu’il prévoit de :
- développer les pôles et les territoires centraux, pour préserver les services en milieu rural et urbain ;
- conserver et renforcer les services de base au cœur des quartiers et des villages ;
- favoriser une approche par bassins de vie, permettant de rationaliser la mobilité, au service des citoyens et des entreprises ;
- préserver l’identité des quartiers, villages et hameaux situés en dehors des territoires centraux ;
- valoriser les ressources naturelles de manière durable ;
- lutter contre l’étalement de l’urbanisation.
Il est appréciable que le SDER ait été attentif à l’avenir des communes rurales, en particulier face aux défis énergétiques et démographiques.
Bon nombre des remarques émises lors de la consultation organisée par le Gouvernement wallon en début 2013 (Conseil communal du 31/1/2013) ont ainsi été prises en considération dans la version actuelle du SDER judicieusement complétée par la structure territoriale et les mesures.
Si bien que, moyennant quelques suggestions d’amélioration (illustrées par les propositions développées ci-après), nous partageons les objectifs(les objectifs précis et parfois chiffrés constituent une qualité indéniable du projet), la structure territoriale et les mesures (les mesures permettront aux acteurs de l’aménagement du territoire d’avoir une grille de lecture et une appréciation commune des projets. Elles permettront d’encadrer avec souplesse les principaux actes d’aménagement : révisions de plan de secteur, schémas, guides, et permis) du SDER.
Au niveau des améliorations proposées, on retiendra notamment le souhait que le SDER
PILIER 1 : Habitat
- apporte une réponse plus ferme et explicite en matière de diminution de la pression automobile, de valorisation du patrimoine architectural et urbanistique et en termes de préservation de la nature et de la biodiversité en particulier.
- soit plus tranché en défaveur d’une poursuite de l’urbanisation en milieu rural, là où le mitage et l’urbanisation éparpillée et les distances à parcourir en voiture individuelle posent les problèmes les plus aigus.
PILIER 2 : Economie
- concernant la sécurité énergétique, mentionne le recours aux meilleures techniques disponibles et la participation citoyenne, au même titre que les critères coût-efficacité.
- propose une vision prospective pour l’indispensable recours aux ressources d’énergies renouvelables dans le futur (via une planologie facilitant l’installation de dispositifs de production décentralisée d’énergie renouvelable, notamment).
- en matière d’agriculture, mette davantage l’accent sur l’alimentation durable, vecteur d’avenir en plein développement, plutôt que sur le développement d’une agriculture écologiquement intensive…dont on constate après analyse qu’elle ne répondra pas réellement à la nécessité de changer de système car ne prenant pas suffisamment en compte les enjeux de l’agriculture de demain :
1. elle vise l’augmentation de la productivité. L’agriculture serait ainsi toujours plus tournée vers l’exportation, au service du marché. Or, on produit aujourd’hui bien plus de nourriture qu’il n’en faut pour nourrir la planète.
2. les investissements y sont surtout technologiques et tournés en priorité sur la productivité …avant la durabilité.
3. l’agriculture écologiquement intensive ne soulève pas les questions essentielles telles que l’accès à une alimentation saine et adéquate pour tous, la répartition équitable des revenus de la production, la question de l’emploi ou l’impact de nos modes de consommation
Nous estimons qu’il n’est pas judicieux que les agriculteurs dépendent toujours plus du marché international dans lequel ils risquent fort de rester noyés face aux géants de la production. Nous critiquons dès lors négativement ce modèle d’agriculture ne laissant que trop peu ou pas de place pour les agriculteurs ni pour la société civile pour orienter notre agriculture et notre système alimentaire et pour reconnecter les citoyens et les agriculteurs.
PILIER III : Transport
- aborde prioritairement la question de l’entretien du réseau routier avant toute extension de capacité ou réalisation de nouvelles infrastructures (une attention excessive reste accordée aux infrastructures à vocation internationale et aux flux internationaux alors que le réseau wallon est déjà très dense et son entretien nécessite de sérieux investissements financiers. L’agrandir ne résoudrait que des problèmes de congestion ponctuels et accroîtrait les dépenses dans le maintien de sa qualité).
- à l’instar d’une réduction des flux autoroutiers, engage la Wallonie vers une stabilisation puis une réduction de ses flux aériens (Le transport aérien est le mode le plus impactant sur le climat par unité transportée. Le développer est clairement incompatible avec les objectifs de réduction des émissions de GES que le GIEC recommande et que le Gouvernement wallon s’est fixés)
PILIER IV. Ressources
· mette davantage l’accent sur la préservation de la biodiversité et envisage la préservation de la nature dans les espaces publics et les espaces verts comme une des clés de la mise en œuvre des territoires centraux.
· envisage une une sévérité accrue vis-à-vis de toute urbanisation en zone sensible. L’urbanisation doit être conditionnée ou interdite dans les zones présentant les risques les plus élevés.
Une évaluation indispensable
Le Conseil communal souhaiterait que le processus et les modalités d’évaluation soient explicités dans le projet de SDER.