Fauchage tardif: que des avantages! Voici la réponse de notre Echevin à la question posée par le MR au Conseil communal de mai.

Opération " bords de route - Fauchage tardif "

Le Conseil communal a récemment approuvé la convention engageant la commune vers une gestion différenciée de ses espaces verts en collaboration avec le Pôle de Gestion Différenciée (encadrement durant 2 ans).

Quel est l’objectif de cette nouvelle politique ?

1. Nous conformer à la réglementation qui interdit l’usage d’herbicides L’utilisation d’herbicides est en effet interdite sur les bords de routes comme sur la plupart des biens publics en vertu des Arrêtés de l’Exécutif régional wallon du 27 janvier 1984 et du 24 avril 1986.

L’impact des herbicides sur la santé et sur l’environnement est avéré, même pour les herbicides soit disant inoffensifs que l’on retrouve dans nos magasins et dont on est inondé de publicité mensongère.

Les premières victimes de ces pesticides sont les « pulvérisateurs » eux-mêmes, qu’il s’agisse des particuliers, de nos ouvriers communaux ou encore des agriculteurs. Concernant ces derniers d’ailleurs, notons d’ailleurs que la maladie de Parkinson est depuis peu reconnue en France comme « maladie professionnelle », démontrant le lien non équivoque mais trop souvent nié entre ces produits toxiques et des maladies neurologiques particulièrement graves…

Mais d’autres catégories de personnes subissent les effets nocifs de ces pratiques : les plus sensibles sont nos enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.

1. Il est urgent de bannir définitivement ces produits en « cide » et de modifier notre approche de la nature.

D’autant que le recours au désherbage thermique ou mécanique permet de supprimer complètement l’usage de désherbants chimiques sur les espaces que l’on veut maintenir « propres ». Quant aux zones enherbées, le fauchage s’avère être la technique la plus efficace. Encore faut-il bien choisir l’époque et la fréquence de fauchage, pour une optimalisation de leur fonction écologique.

Des expériences ont montré que la fréquence et la période de fauchage influençaient de manière déterminante la diversité biologique des zones fauchées. Une ou deux coupes annuelles à partir du début du mois d’août permet d’assurer un développement optimal et diversifié de la faune et de la flore.

De cette manière :

• un maximum d’espèces végétales ont la possibilité de fleurir et fructifier;
• les animaux tributaires de la structure de végétation herbacée y trouvent une nourriture abondante et peuvent arriver au terme de leur cycle de reproduction (papillons, ...).
• des économies non négligeables sont réalisées.

Le plan de gestion " Bords de route "

Le Collège a décidé récemment de proposer au Conseil communal de juin l’adhésion de la Ville à la Convention « Bords de route ».

Dans le cadre de cet engagement,  la Ville établira un plan de gestion afin de rationaliser le fauchage tardif des bords de routes qui tient compte des prescriptions contenues dans la convention en matière de fauche tardive (hauteur de coupe supérieure ou égale à 10 cm, définition de zones à gestion intensive ou extensive, ...).

La Région wallonne se chargera du volet « sensibilisation ».

En matière de sécurité, il n’y a pas de craintes à avoir. La convention exclura en effet la pratique de fauche tardive dans les zones sensibles suivantes qui seront fauchées autant de fois que nécessaire (fauchage intensif) :

• les zones de sécurité routière, situées en bordure de chaussée,  là où la visibilité maximale est requise (carrefours, virages et autres endroits dangereux, ...). Dans ces zones, le fauchage y est intensif (2 à 4 coupes par an) afin de respecter les impératifs de sécurité.
• les zones à problème de gestion concernent les accotements où la présence de plantes " indésirables " est signalée : chardons, oseilles, orties, ...
• les zones urbaines, quand les habitations sont situées au bord de la route, en dehors des agglomérations. 

Je me permets d’insister sur les intérêts à préserver des bords de route de qualité :

Intérêt botanique, pédologique, biologique, patrimonial et esthétique

Les bords de route et les talus, quand ils sont gérés en « fauchage tardif », c’est-à-dire un fauchage permettant à la végétation de réaliser un cycle biologique complet, permettent l’apparition de plantes singulières (mellifères et pollinifères donc idéales pour nos pollinisateurs), qui apportent une certaine valeur patrimoniale et esthétique au territoire. Le fauchage tardif constitue ainsi un moyen parmi d’autres pour lutter contre la banalisation du paysage.

Intérêt préventif et économique

Ensuite, les bords de route adéquatement végétalisés et entretenus jouent un rôle dans la rétention et le ralentissement des eaux ruisselantes en provenance des champs. Ils permettent la percolation de celles-ci et empêchent l’érosion des terres arables grâce au système racinaire qui structure et maintient le sol. Il y a donc un intérêt économique à conserver des bords de route fonctionnels étant donné qu’autant d’eau retenue par ces éponges naturelles, est d’autant d’eau en moins chargée de matières en suspension (coulées boueuses) à nettoyer au sein des habitations, sur les routes et dans les canalisations. À noter que les communes détiennent, en général, jusqu’à un mètre de parcelle le long des voiries qu’elles ont la charge d’entretenir et qu’elles peuvent revendiquer comme leur appartenant.

Toujours en termes financiers, le fauchage tardif permet des gains économiques et de temps. En effet, autant d’espace en moins à faucher, c’est autant d’économies réalisées en matière de carburant, d’usures du matériel et de temps passé à bord des machines. Un ouvrier peut alors se libérer pour travailler sur d’autres zones qui exigent un entretien particulier en vertu de la gestion différenciée ;

Enfin, certaines communes collaborent avec les agriculteurs dans le cadre d’un contrat de gestion leur déléguant l’entretien des bords de route en fauchage tardif. Cette pratique permet tout à la fois de valoriser l’agriculteur et  de réaliser des économies financières en évitant d’investir dans du matériel de fauche couteux. Nous sommes actuellement en réflexion par rapport à ce type de collaboration.