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28 novembre 2013

Discours du 11 novembre... Devoir de mémoire !

 

Replongeons-nous, si vous le voulez bien, dans le passé. 95 ans en arrière plus précisément. Nous sommes le 11 novembre 1918.Il est environ à 11h, l’armistice vient d’être signé.

Le sentiment de nos aïeux, de nos grands-parents ou arrières grands-parents lors de l’annonce de cette nouvelle n’a cependant pas dû être que de la joie. Certes, il y avait la joie de la fin du cauchemar vécu pendant plus de 4 ans. Mais, à ce bonheur de la paix retrouvée, a dû certainement se mêler la tristesse de l’énorme gâchis de ce conflit mondial. Les camardes tombés au combat, les familles en deuil, le mari ou le père non revenu ou gravement blessé… La guerre 14, la Grande guerre comme on l’appelle fit 19 millions de morts dont près de 9 millions de civils et 21 millions de blessés.

Mais, outre les larmes de tristesse et la joie qui ont dû couler sur plus d’une joue ce 11 novembre 1918, on a certainement dû percevoir une lueur d’espoir dans le regard de nos aïeux. L’espoir que plus jamais, plus jamais on ne revivrait ça… Et pourtant.

Pourtant il ne fallut qu’un peu plus de 20 ans pour rouvrir les hostilités ! Dans les années 30, surfant sur une profonde crise économique et sociale, le Nazisme a réussi à convaincre, à endoctriner tout un peuple. La barbarie allait cette fois être portée à l’extrême. Il ne faisait pas bon d’être juif, Rom, tzigane ou encore malade mental à cette époque. Pour ceux-ci, pour ces «  moins que rien », pour ceux que les nazis considéraient comme de «  races inférieures », les nazis mirent en place la solution finale. L’extermination totale. Ce conflit fut le plus coûteux en vies humaines de toute l'histoire de l'humanité.

Au terme de la seconde guerre mondiale, on assista à une dualisation entre les deux blocs : le monde occidental d’un côté/ le bloc de l’est. Deux modèles de société s’affrontèrent, le Capitalisme, d’une part, le Communisme de l’autre. Et ce qu’on peut dire aujourd’hui au vu de la situation actuelle, c’est que ces deux modèles échouèrent l’un comme l’autre à rendre le monde meilleur. Il n’y a jamais eu autant d’injustice dans le monde qu’aujourd’hui. On compte à ce jour 1 milliard de personnes qui souffrent de malnutrition, soit environ 1 personne sur 7, alors qu’au contraire, 1 personne sur 5 souffre d’obésité. Cherchez l’erreur !

Certes, depuis 1945, les pays européens ne se sont plus affrontés dans des guerres fratricides. Et c’est là le principal acquis de ce qu’est maintenant devenu l’Union européenne. La Paix règne au sein de l’Union européenne depuis maintenant 88 ans, paix qui ne tenait auparavant que quelques dizaines d’années tout au plus…

Notre pays fait partie de cette Europe qui est d’ailleurs devenue progressivement une des puissances économiques les plus importantes du monde.

Avec le recul toutefois, il convient de reconnaître aujourd’hui que cette richesse s’est honteusement et injustement bâtie au détriment d’autres pays du monde, pays que l’on a exploités, non seulement en y volant les ressources minières et autres, mais également en asservissant les populations indigènes de manière totalement inhumaine. Et la fin de la colonisation n’a malheureusement pas mis fin à cette exploitation et au maintien de ces peuples dans une misère grandissante. La politique néolibérale de nos pays riches et la mondialisation du commerce qui peu à peu s’est imposée comme modèle « idéal » n’ont fait qu’accentuer les injustices dont sont victimes les plus pauvres d’ici et d’ailleurs. Nos pays riches représentent 20% de la population mondiale mais consomment plus de 80% des richesses de la planète. Avec comme conséquences, une injustice criante et une surconsommation effrénée conduisant à un gaspillage monstrueux à une raréfaction de ces ressources dont seront privés les générations futures ou encore à une crise climatique dont certains tentent même par profit de nier l’existence et les conséquences dramatiques à moyen terme…

En 2013, le budget total de l’aide belge au développement s’élève à moins de 0,5% du RNB. A titre de comparaison, le budget de la « Défense nationale belge » représente 7 % des dépenses primaires de l’Etat. Et pour l’année 2014, l’aide belge au développement sera encore réduite de 125 millions d’euros supplémentaires. On trouve des budgets pour les banques et les parachutes dorés. Pas pour les plus pauvres.

D’autant que comme d’autres pays de la forteresse Europe, nous rejetons hors de nos frontières bon nombre de demandeurs d’asile qui fuient la guerre, les persécutions ou la misère dans leur pays. Notre pays se targue de développer une politique d’immigration « humaine » :

  • Qu'y a-t-il d'humain à accueillir moins de réfugiés dans notre pays alors qu'ils sont des millions dans les pays voisins de la Syrie? A-t-on oublié qu’en 14 ou en 40, nos parents ont eux aussi été réfugiés et ont pu compter sur nos pays voisins pour nous accueillir ? On a parfois la mémoire courte…

  • Qu'y a-t-il d'humain à procéder à davantage d'expulsions alors qu'une existence inhumaine attend ces réfugiés dans leur pays d'origine?

  • Qu'y a-t-il d'humain à un durcissement des règles permettant le regroupement familial alors que conjoints et enfants aspirent à être réunis?

  • Qu’y a t-t-il d’humain de rejeter des séropositifs vers leur pays d’origine sachant qu’ils y mourront avec certitude, faute de soins ?

Ces paradis que l’on tente de protéger égoïstement n’auront toutefois qu’un temps. Le mirage européen peu à peu s’effondre. Crises après crises – économiques, financières ou boursières -ces châteaux de cartes volent en éclats. Des pays comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal sont au bord du gouffre. En Espagne, par exemple, plus de trois millions de personnes vivent avec moins de 307 euros par mois. Le taux de pauvreté dépasse les 20%. Le chômage touche plus de 54% des jeunes !

Là où je veux en venir, c’est que la comparaison avec la situation instable des années 30 est à ce sujet particulièrement frappant. Elle l’est d’autant plus qu’en écho au désespoir, ressurgissent les vieux démons, les cris de haine et de ségrégation. Les partis de la haine, les partis politiques nationalistes et extrémistes n’ont jamais été aussi populaires et gangrène aujourd’hui toute l’Europe. Et à ce sujet, il n’est pas inutile de rappeler qu’en 1932, Hitler et le parti national socialiste sont arrivés au pouvoir alors que 70% des allemands y étaient opposés. Et quand on voit les propos et les actes xénophobes des ultranationalistes au succès grandissant aux quatre coins de l’Europe, les propos de Berthold Brecht « Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. » ces propos font froid dans le dos et doivent nous inviter à réagir pour éviter que l’histoire ne se répète, pour que nos grands-parents et arrière grands-parents ne se soient pas battus pour rien, en 14 ou en 40.

En mai prochain, et je terminerai par là, se tiendront les prochaines élections européennes. Il s’agira pour chacun d’entre nous de choisir l’Europe que nous souhaitons. Nous pourrons choisir entre une Europe repliée sur elle-même, sourde aux injustices qui frappent le monde et aveugle par rapport aux défis qui l’attendent. Une Europe sans avenir. Ou alors une Europe plus juste, ouverte sur le monde et consciente des défis majeurs qui se posent. Ne passons pas à côté de cette occasion. Avant qu’il ne soit trop tard…

 

Didier

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