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29 novembre 2013

Intervention de Didier Lebailly au CC du 21/11/2013 concernant le cadre éolien

 

Le cadre éolien (conseil communal de Chièvres du 21/11/2013)

 

Aujourd’hui, plus de 90% de l’énergie consommée en Wallonie est importée de l’étranger et plus de 90 % des installations de production belge sont détenues par des sociétés étrangères. Ce n’est pas sans rique.

 

L’Union Européenne s’est fixée comme objectif, d’ici 2020, de réduire de 20% les émissions à effet de serre, de faire passer la part des énergies renouvelables à 20% et d’accroitre l’efficacité énergétique de 20% ;

 

La Belgique doit répondre à ces obligations, la Wallonie s’est engagée sur cette voie à :

  • respecter les objectifs fixés par le paquet énergie climat européen: produire, à l’horizon 2020, 13% de sa consommation énergétique à partir des sources d’énergie renouvelables

  • tendre, à l’horizon 2020, à une production effective de 8.000 GWh d’électricité renouvelable produite sur le sol wallon, dont une contribution du grand éolien de 3.800 GWh.

 

Atteindre cet objectif ne pourra se faire sans une acceptation considérable de la part des citoyens et des autorités locales. Cette acceptation locale est fortement liée à l’implication des riverains et des autorités communales dans les différentes phases du projet éolien, de la conception à l’exploitation. Le cadre wallon proposé renforce le côté participatif.

 

Afin d’encadrer cette politique, le Gouvernement wallon a décidé de se doter de 3 outils :

1. un nouveau cadre de référence (approuvé définitivement par le gouvernement wallon, le 21 février 2013)

2. une carte positive traduisant le cadre actualisé (adopté provisoirement le 11 juillet dernier)

3. un décret

 

Cette carte positive est associée à une production minimale par lot permettant de développer le grand éolien à concurrence d’un objectif de 3.800 GWh à l’horizon 2020 en Région wallonne.

 

En date du 30 août 2013, le Gouvernement wallon a fait connaitre aux Villes et communes de Wallonie l’état des lieux en la matière et a invité les Communes wallonnes à organiser la tenue d’une enquête publique du 16 septembre au 30 octobre 2013 à ce sujet.

 

Le territoire wallon est en fait coupé en 30 lots ; le Gouvernement wallon a relevé le nombre de GWh déjà produits par an par des éoliennes et le nombre de GWh supplémentaires qui pourront, à l’avenir, être produits.

A l’intérieur de chaque lot, le Gouvernement wallon a indiqué où se situaient les « zones favorables sans contraintes d’exclusion » et les « zones favorables avec au moins une contrainte d’exclusion ».

 

A Chièvres, aucune zone favorable n’a été identifiée sur les divers lots concernés par l’entité ;

Le territoire de la commune de Chièvres n’est pas non plus concerné par un parc éolien existant, ni par des zones favorables sans contraintes d’exclusion ni par des zones favorables avec au moins une contrainte d’exclusion.

 

Le nouveau cadre de référence éolien définit en fait de manière très claire les règles d’implantation des éoliennes dont notamment

  • le respect d’une distance minimale (quatre fois la hauteur des éoliennes, soit 600 m au lieu de 450 m dans la version initiale) entre les zones d’implantation d’éoliennes et les habitations ;

  • le respect des normes de bruit ; - la distance par rapport aux zones d’habitat, qui est passée de 450 à 600 m

  • les normes de bruit renforcées (40 décibels la nuit, en conditions estivales, fenêtre ouverte. A titre de comparaison, cela correspond au bruit ambiant d’une bibliothèque quand personne ne tousse ou ne fait bouger sa chaise… C’est moins que le bruit de la respiration de la majorité des bons dormeurs – et on ne parle pas ici des ronfleurs !).

  • la priorisation de la pose des mats éoliens le long des grandes infrastructures (autoroutes, vois de chemin de fer, …) ;

  • la définition d’un grand nombre de zones où il est exclu d’installer des éoliennes (zone d’habitat, zones forestières, zones naturelles, zones protégées, zones d’activités économiques, …) ;

  • la fixation de critères de distance minimale entre les sites éoliens ;

  • la définition et la limitation de l’effet d’encerclement ;

  • l’intégration des éoliennes dans le paysage (respect des lignes de forces) ;

  • la préservation de la biodiversité.

 

Je salue personnellement ici l’avancée du cadre de référence et de la cartographie associée. Ces deux documents tiennent compte autant que possible des avis préalables à l’enquête publique reçus des communes, comme l’a d’ailleurs souligné l’UVCW dans son avis.

 

Le Collège estime sa part que ces deux outils objectivent les critères de développement de l’éolien en Wallonie et qui permettent de mettre fin à un développement relativement anarchique « du premier venu, premier servi » tout en favorisant la participation des communes et des citoyens aux retombées des projets.

 

Nous vous proposons dès lors d’émet dès lors un avis favorable sur le cadre de référence pour l’implantation d’éoliennes en Région wallonne approuvé par le Gouvernement wallon le 11 juillet 2013 et de la carte positive de référence traduisant le cadre actualisé.

 

Le Collège a bien sûr acté l’absence de zones favorables à l’implantation d’éoliennes sur le territoire de Chièvres celui-ci étant situé dans sa totalité en zone de contraintes.

 

Il est compréhensible que certaines communes voisines disposant déjà de parcs éoliens soient réticents à l’implantation de nouveaux mats et souhaitent que chacun contribue à l’atteinte de l’objectif fixé par la Wallonie.

 

Ce pourquoi le Collège reste ouvert à la perspective d’une éventuelle implantation d’éoliennes sur le territoire de Chièvres dans un cadre de référence pour l’implantation d’éoliennes en Région wallonne tel qu’approuvé par le Gouvernement wallon le 11 juillet 2013.

 

Il n’est pas inutile je pense de rappeler à ce propos que le CC a récemment signé la Convention des Maires, convention par laquelle Chièvres s’est engagé dans un objectif de dépassement des objectifs européens de réduction de ses émissions de GES et de production de davantage d’énergie émanant de sources renouvelables.

 

Les pouvoirs publics (et notamment les communes) peuvent être partenaires dans les projets éoliens. On parle généralement de « partenariat public-privé-citoyen ». Cette perspective pourrait être envisagée lors de la rédaction de notre Programme d’actions en matière d’énergie renouvelables.

C’est d’autant plus intéressant que l’expérience récoltée à travers les coopératives existantes dans le nord du pays permet de conclure que lorsque le consommateur devient propriétaire de son électricité, il en devient responsable et en consomme mieux et moins. Dans la plus grande coopérative de Belgique (Ecopower, 30.000 coopérateurs), plus de 95% des coopérateurs réduisent leur consommation d’année en année.



Enfin, je ne peux terminer sans revenir sur les arguments avancés par les opposants au cadre éolien proposé. Personnellement j’estime qu’ils souffrent de Ninby-isme et manquent de la plus élémentaire vision à long terme.

Certains scientifiques ont ainsi récemment accusé la cartographie éolienne wallonne contestant en tout point la méthodologie utilisée pour réaliser la cartographie du cadre de référence éolien, principale feuille de route censée dessiner l'avenir énergétique d'ici 2020. Il convient à ce propos de préciser que cette méthode est validée et appliquée notamment en Allemagne. Un contrôle de qualité a été fait. Pour 2% des données, la marge d'erreur est de 10 mètres. Pour 1 % des données , elle est 10 à 15 mètres. On est donc loin d'un travail « bâclé » et d'une incertitude de l'ordre de 500 m avancé par certains

Par ailleurs, contrairement à certaines rumeurs que d'aucuns se plaisent à véhiculer :

  • L’adoption du cadre éolien ne dispensera pas les promoteurs de faire réaliser une étude d'incidences qui fera elle aussi l'objet d'une enquête publique et de l'avis des autorités communales à l'occasion de la procédure d'autorisation. Cette étude d'incidences vérifiera que chaque éolienne respecte les prescriptions du cadre de référence. Ainsi, même si une imprécision de la cartographie de quelques dizaines de mètres devait apparaître, celle-ci serait corrigée au moment de l'octroi ou du refus du permis.

  • il n’y aura pas de parcs sur toutes les zones de la carte.

  • des zones s’élimineront automatiquement si un projet se réalise (distance entre les parcs, co-visibilité, encerclement) d’où l’importance d’identifier les zones les plus pertinentes.


Quoiqu'il en soit, clairement, les opposants ne veulent pas des moulins dans leur jardin. Préfèreront-ils les déchets nucléaires dont on ne sait toujours que faire et dont les fûts radioactifs percent les uns après les autres? Merci pour les générations futures car vu la durée de vie de ces déchets on peut craindre de l’efficacité du mode de stockage de ces déchets…Préfèrent-ils servir de cobaye en étant la population la plus exposée à un risque de catastrophe nucléaire suite à une prolongation de la durée d’exploitation inégalée de vieux réacteurs fissurés ?

 

Ces opposants sont aussi particulièrement inconscients. Inconscients qu’il est urgent de changer, d’agir pour sortir de notre dépendance à l’énergie fossile responsable de nos émissions de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique qui fait déjà aujourd’hui des centaines de milliers de victimes. Si on ne veut pas rendre le monde invivable pour les générations futures, que ces populations soient d’ici ou d’ailleurs, il est pourtant encore possible de changer de direction en optant pour l’énergie renouvelable, que ce soit via le photovoltaïque ou l’éolien. Mais le lobby nucléaire est puissant. Tout aussi puissant que le lobby pétrolier ou celui du charbon. Ces lobby ont même été jusqu’à créer les climatosceptiques, pseudoscientifiques présents en nombre sur les listes d’extrême droite. Pour semer le doute dans les consciences.

Alors que 100% d’énergie renouvelable en Belgique en 2050, c’est faisable. Mais c’est maintenant qu’il faut choisir. Et le cadre éolien tel que proposé est un outil préalable indispensable.

A vous de choisir votre camps. Pour moi, c’est clair. Je suis pour une énergie de l’avenir. Une énergie citoyenne. Une énergie partagée. Pas une énergie volée, réservée aux pays riches, dangereuse et sans avenir.

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